Loin du Saint-Tropez ostentatoire, à la limite de l’indigence d’esprit, qui en un pèlerinage estival panurgien ploie sous le poids des bagatelles nocturnes et des galanteries fifrelines, saupoudrées de champagne, caviar, cocaïne et crustacé, il est pourtant une façon singulière d’appréhender le petit village au célèbre clocher, en une escapade inattendue, autant exotique qu’historique, en une parenthèse enchantée au Pan Deï Palais.
En 1904, Henri Matisse, bien loin de se douter que la volupté n’exalterait plus que lascivité, peint « luxe, calme et volupté » en un hommage au poème de Charles Baudelaire « L’invitation au Voyage ». Lorsque l’on ouvre la majestueuse porte sculptée du Pan Deï Palais, ses vers résonnent encore avec innocence et authenticité, faisant fit du tapage et de la futilité ambiante, en un voyage étonnant aux confins de l’indes, en échos à l’histoire mythique de la demeure, celle du Général Allard et de la princesse indienne Bannu Pan Deï. Un lieu de légende, ou l’ocre et le rouge s’entremêlent en ce palace érigé sur trois niveaux, dont la discrète façade de la rue Gambetta, classée par les bâtiments de France, ne laisse rien deviner du patio intérieur arborés de solennels cèdres et palmiers, entourant une piscine tapissée de mosaïques ancienne, des plafonds voutés à l’indienne, des voiles des boiseries birmanes, des tableaux et miroirs reflets de l’Inde coloniale, de ses niches creusées dans la pierre, et ses méridiennes adossées au murs blanc, en une incantation à la douceur de vivre indienne.
Le présent forgé dans le passé, mêle avec une certaine modernité l’éclectisme de l’influence coloniale. Kilims d’Anatolie et peintures indiennes sur tissu ou verre, entrent en harmonie avec les petits crapauds Louis-Philippe capitonnés de violine, de prune ou de rouge. Les banquettes contemporaines s’illuminent de lustres intemporels. Là, un bas relief de ses bouddhas balinais vient dessiner une perspective, alors qu’ici des motifs floraux sculptés envahissent une alcôve. Sous le signe du voyage et du rêve les vitrines dispersées au cœur du palais livrent leurs secrets en ces pièces antiques chinées du Cachemire au Jodhpur jusqu’au Rajasthan. Bijoux et saris de sultane, étoffe rares et autres trésors d’Orient insufflent ainsi l’esprit de l’ancienne maitresse des lieux, la princesse Bannu Pan Deï, en un conte des Milles et Une Nuits. Laissons nous donc bercer par cet atypisme historique, portant la notoriété de ce petit village de Provence au delà des montagnes perses…
Il est en effet une histoire romanesque, que les tropéziens éclairés aiment raconter avec délectation, celle du Général Jean François Allard. Ce dernier, natif de Saint-Tropez, Capitaine de Hussard dans la Vielle Garde, s’illustra aux côtés de Napoléon, avant de rejoindre l’Inde au service du Maharaja Ranjit Singh en 1822, poussé par les conséquences de la défaite de Waterloo. C’est au cœur de l’Inde septentrionale, au cours de ses pérégrinations néo-chevaleresque, que le Général Allard et son armé assiègent la forteresse de Chambâ, perché à 1000 mètres d’altitude, annexe le royaume et capturent la très jeune princesse hindoue Bannu Pan Deï. Fasciné par sa beauté, le général tombe amoureux de la nièce du roi de Lahore. De cette idylle consacrée naitrons cinq enfants, dont la dernière verra le jour à leur retour en France en 1835. Soucieux de donner une éducation française à sa ligné, le Général fait alors construire une bâtisse provençale au cœur de son village, ce fameux Palais Pan Deï qui abrite aujourd’hui l’hôtel. Nommé Agent de France à Lahore par le roi Louis-Philippe 1er, le général repart pour Calcutta sur un bâtiment de la marine nationale en 1836. Il s’éteindra trois ans plus tard à Peshawar. Auprès de ses enfants et de sa servante Kashiri, la princesse formulera le souhait de demeurer en sa belle propriété tropézienne, bercée par les souvenirs émouvant d’une histoire d’amour rentrée dans la légende. Sur sa tombe du petit cimetière marin dressé vers la mer, est gravée en lettres d’or cette simple épitaphe : « La Générale »…
De cet esprit singulier d’une demeure au romantisme dramatique marquée à jamais par l’amour exotique, le Pan Deï palais en conserve l’âme jusque dans la plus grande suite, celle de la princesse. Chacune des douze chambres et suites respire ainsi une atmosphère coloniale unique, placée sous la protection d’une divinité indienne propre. Les têtes de lits réalisées en Indes à partir de bois anciens exhumés de temples abandonnés, se voient rehausser de têtes en terre cuite venues de Bali. Les voilages en cotonnade indienne brodée à la main flottent dans les airs, les claustras en bois s’élancent pour dissimuler les dressings. Les guéridons et divans d’époque se molletonnent de coussins et s’adoucissent d’étoles de soie. Tout en ces lieux respire une félicité indienne, une incantation à la douceur établit par cette ambiance coloniale.
Une douceur de vivre orientale qui se retrouve dans le spa aux accents orientaux, où sauna et hammam invitent à idéal de beauté enthousiasment Valmont, qui en un mariage somme toute atypique, proposes ses « Élixirs de Glaciers », mais aussi un soin unique, le « Princess Pan Deï », développé en exclusivité par la marque suisse pour lutter contre les méfaits du soleil…
Le Pan Deï Palais c’est aussi le palais des plaisirs ou les plaisirs du palais ! En une cuisine fusion haute en couleur, le chef japonais Satoshi Kubota enchante les papilles avec ses combinaisons culinaires « world food », à l’image de ses « ravioles de truffe et céleri rave » ou encore sa « vapeur de dorade en feuille de bananier ». Diplômé de l’École Hôtelière d’Osaka, c’est dans l’arrière pays niçois que cet esthète s’est enivré de gastronomie française et provençale, retranscrit désormais dans sa démarche artistique culinaire pour le Pan Deï. Ce qui n’empêcheront pas les fins gourmets ou gros gourmands de savourer à l’heure du thé la fameuse tarte tropézienne, en provenance de la plus renommée des pâtisseries du comté tropézien « Aux Deux Frères » ! Et lorsque le soleil décline et que ses rayons s’embrasent derrière l’horizon, la piscine se couvre d’une piste de dance, la bar se « lounge », c’est alors le moment de déguster nems, blinis et autres tartines du jour, accompagné d’un « Pan Deï Sushi Drink », une composition orientale à base de Grey Goose et de gingembre.
Dans cette quête du plaisir éthéré, le Pan Deï prolonge son cadre apaisée et apaisant dans l’étendu azurée de la mer méditerranée. Des escapades en mer, à bord du Pan Deï Motor Yacht de 4 cabines, amarré dans le port de Saint-Tropez. Avec ses 31 mètres de longueur, il peut filer à 43 nœuds vers la pointe de Camarat ou vers les îles de Leirins proches. Salons intérieurs et extérieurs, bar, solarium, équipements sportifs et l’attention permanente d’un équipage de 5 personnes, le luxe à l’état pur.
Mais le Pan Deï Palais c’est aussi un ‘Hôtel de Rêve’ ouvert toute l’année, où à l’heure des premiers frimât l’on se lovera devant un feu de cheminée crépitant, pour prendre un thé accompagné d’un riz au lait Thaï et son sorbet coco, absorbé par la végétation bananière du jardin, en un mirage exotique. Un mirage reflétant l’excellence dans la perfection, l’élégance et la générosité, à l’image de la vie de Place racée offert à Courchevel par Les Airelles, le Chalet de Pierre et le Chalet Ormello, qui, aux côtés du Pan Deï Palais forme l’un des complexes hôteliers le plus enchanteur du moment.
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